« Là où il y a l’État, il ne peut y avoir de liberté ; là où il y a liberté, il ne peut y avoir d’État », écrivait Vladimir Lénine, le théoricien de la révolution russe. Cette citation illustre la dialectique paradoxale du régime communiste soviétique, qui prétendait abolir l’oppression tout en concentrant le pouvoir de manière totale.

Un régime totalitaire est un système politique dans lequel un parti unique exerce un contrôle absolu sur toutes les sphères de la société, en imposant une idéologie officielle et en réprimant toute opposition. Le communisme, dans sa version appliquée en URSS après la révolution de 1917, repose sur les théories de Karl Marx et Friedrich Engels, visant à abolir les classes sociales, la propriété privée et l’État au profit d’une société égalitaire. Cependant, sous Lénine puis Staline, ce projet idéologique s’est transformé en un régime autoritaire caractérisé par une centralisation extrême et une répression massive. Le régime communiste soviétique, dans sa conception totalitaire de l’État et son rejet des principes libéraux, représente une rupture radicale avec le régime démocratique libéral. En plaçant l’idéologie marxiste-léniniste au centre de son fonctionnement, il opère une centralisation absolue du pouvoir et supprime les droits individuels au profit d’une utopie collective.

Historiquement, le régime communiste s’installe en Russie à la suite de la révolution d’octobre 1917, dirigée par les bolcheviks sous la conduite de Lénine. Ce mouvement met fin à l’autocratie tsariste et remplace le gouvernement provisoire libéral par une dictature du prolétariat, présentée comme une étape transitoire vers l’abolition de l’État. Dans ce nouveau régime, le Parti communiste monopolise le pouvoir et supprime les institutions démocratiques héritées du tsarisme ou introduites par le gouvernement provisoire. La guerre civile russe (1918-1921) consolide l’autorité des bolcheviks, mais au prix d’une répression violente et d’un contrôle accru de la société. Dans les décennies qui suivent, sous la direction de Joseph Staline, l’Union soviétique évolue vers un système totalitaire où l’État contrôle la vie politique, économique et sociale de manière absolue. Les purges des années 1930 éliminent toute opposition réelle ou supposée au sein du parti et de la société. Ce modèle d’organisation politique inspire d’autres régimes à travers le monde, notamment en Chine, à Cuba ou en Corée du Nord, tout en influençant profondément le XXᵉ siècle par son opposition idéologique aux démocraties libérales occidentales.

Le présent sujet amène à s’interroger sur les caractéristiques du régime communiste, tant dans sa conception de l’État que dans sa vision de l’individu et de la société, ainsi que sur ce qui le différencie d’un régime démocratique libéral.

Pour répondre à cette problématique nous analyserons d’abord la conception totalitaire de l’État communiste (I), avant d’examiner son opposition aux fondements des régimes démocratiques libéraux (II).

  • I - Le régime communiste : une conception totalitaire de l’État
    • A - La centralisation absolue du pouvoir
    • B - Le contrôle total de la société et des individus
  • II - Le régime communiste : une alternative idéologique et juridique au libéralisme et à la démocratie
    • A - Une vision collective opposée à l’individualisme libéral
    • B - Une influence mondiale et des adaptations nationales

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