« Tout dans l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État », affirmait Benito Mussolini pour illustrer la nature totalitaire du régime fasciste italien. Cette maxime trouve également une résonance particulière dans l’Allemagne nazie, où le totalitarisme atteignit son paroxysme sous la direction d’Adolf Hitler.

Un régime totalitaire se caractérise par une centralisation extrême du pouvoir entre les mains d’un parti unique, une idéologie officielle imposée à l’ensemble de la population et un contrôle absolu des sphères publique et privée. Il se distingue d’un régime autoritaire par sa volonté d’homogénéiser toute la société et de réprimer systématiquement toute opposition. Le nazisme, ou national-socialisme, désigne le régime établi en Allemagne entre 1933 et 1945 sous la direction d’Adolf Hitler. Fondé sur une idéologie raciste, antisémite et ultranationaliste, il repose sur le Führerprinzip (principe du chef), une vision organique de la société et un rejet total des valeurs démocratiques et libérales. Loin de se limiter à une « simple » dictature, ce régime représente un projet idéologique totalisant qui cherche à remodeler la société et l’individu selon des critères raciaux et nationalistes.

L’ascension du régime nazi s’inscrit dans un contexte de crise profonde en Allemagne. Après la défaite de 1918, le pays subit les humiliations du traité de Versailles, une instabilité politique chronique et une crise économique aggravée par la Grande Dépression de 1929 conduisant à une inflation galopante. Ces conditions affaiblissent le régime de la République de Weimar et permettent à Adolf Hitler et au parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) de conquérir le pouvoir. Nommé chancelier en janvier 1933, Hitler s’arroge rapidement des pouvoirs dictatoriaux grâce à des manœuvres politiques et à la terreur exercée par ses partisans, notamment les SA (Sections d’Assaut) et les SS (Schutzstaffel). Il entrainera par la suite son pays dans la seconde guerre mondiale (1939-1945). La défaite allemande mettra fin au régime nazi et permettra le rétablissement de la démocratie.

La présente dissertation tentera de répondre à la problématique suivante : en quoi le régime nazi incarne-t-il une rupture radicale avec les principes de l’État démocratique libéral, tant dans son organisation juridique que dans sa conception de l’individu et de la société ?

Pour tenter de répondre à cette question, nous analyserons d’abord la conception totalitaire de l’État nazi (I), avant d’examiner son rejet systématique des principes démocratiques libéraux (II).

  • I - Le régime nazi : une conception totalitaire de l’État
    • A - La toute-puissance de l’État nazi
    • B - Un contrôle absolu de la société et des individus
  • II - Le régime nazi : un rejet des principes démocratiques libéraux
    • A - La suppression des droits et libertés
    • B - Un modèle totalitaire se positionnant en alternative idéologique et juridique au libéralisme et au communisme

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