Le système institutionnel britannique renvoie toujours dans l’inconscient collectif à Montesquieu, tant le baron de La Brède s’est imposé comme le spécialiste de ce système qu’il a scruté à l’instar d’un entomologiste. Cependant, si quelques grands traits que le théoricien de la séparation des pouvoirs a pu observer perdurent - qu’il s’agisse du régime parlementaire ou du mode de scrutin - de nouveaux éléments sont apparus, tels l’évolution du rôle et des fonctions des chambres ou l’ascendant exercé par l’exécutif et singulièrement par le Premier ministre, bouleversant le regard traditionnellement porté sur les institutions du Royaume-Uni.
Il y aurait là de quoi surprendre l’auteur de L’Esprit des loisqui, ayant pris pour modèle le régime anglais, ne reconnaîtrait probablement pas son objet d’étude, tant les rapports politiques entre les institutions britanniques ont profondément muté dans un sens favorable à l‘exécutif et confinant parfois à une certaine confusion des pouvoirs, à tout le moins, à une grande concentration.
Cette évolution, fruit de l’histoire politique et institutionnelle, combine la permanence de certaines caractéristiques (I) sur lesquelles il conviendra de revenir - il s’agit de la nature parlementaire du régime et du bipartisme induit par le mode de scrutin - et le renouveau institutionnel (II) à la fois par l’évolution du rôle et des fonctions des chambres parlementaires et la domination de l’exécutif à travers la personne du Premier ministre.
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I - Un système institutionnel caractérisé par sa permanence
- A - Un régime parlementaire bien établi
- B - Un bipartisme conséquent au mode de scrutin
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II - Un renouveau institutionnel source de bouleversements profonds
- A - Une nouvelle Chambre des Lords largement diminuée
- B - Un Exécutif dominant au détriment du pouvoir législatif