L’histoire des finances publiques françaises est, consubstantiellement, liée à celle de l’Etat. Les premières permettent, en effet, au second de se développer quand le second influe sur le poids des premières. Ce constat peut être fait à chacune des étapes ayant ponctué cette histoire.
Les finances publiques apparaissent, ainsi, lorsque l’évolution des sociétés humaines est telle qu’elle permet d’opérer des prélèvements obligatoires, autrement dit des impôts, pour entretenir une forme rudimentaire d’organisation politique (I). Ce processus, limité au départ, se développe et se sophistique tout au long des premiers siècles des civilisations humaines.
En France, il faut attendre le Moyen-âge pour que les finances publiques connaissent un nouvel essor (II). C’est, en effet, à partir de ce moment que l’Etat moderne apparaît. Son développement, notamment sur le plan militaire, suppose de lever de nouveaux impôts. Afin d’y parvenir, le principe du consentement à l’impôt est, provisoirement, appliqué. Mais, les nombreux conflits militaires vont provoquer une succession de crises financières. Ce sera, là, l’une des causes de la Révolution de 1789.
La fin du XVIII° siècle et le début du XIX° siècle sont marqués par la volonté, tant des révolutionnaires que de Napoléon, de réformer les finances publiques (III). Mais, ces efforts se révèlent sans réels effets sur la situation des comptes de la France. S’impose, alors, une nouvelle conception des finances publiques. D’obédience libérale, elle promeut la limitation des interventions de l’Etat afin de ne pas brider la liberté individuelle et de ne pas entraver le fonctionnement de l’économie (IV).
Cette politique prend fin avec la Première Guerre mondiale du fait des dépenses d’armement et des nécessités de la reconstruction. La crise des années 1930 va imposer des efforts pour soutenir les secteurs économiques en difficulté et prendre en charge les problèmes sociaux. Après la Seconde Guerre mondiale, outre les efforts de reconstruction, ce sont les grands projets industriels et le développement de la couverture sociale qui constituent les nouveaux chantiers de l’Etat. Des évolutions qui traduisent une mutation du rôle de ce dernier : de l’Etat-Gendarme, l’on passe, ainsi, à un Etat interventionniste, puis providence (V).
Enfin, la crise économique, amorcée au cours des années 1970, marque le début d’une nouvelle ère (VI). En effet, la récurrence des déficits publics et la mise en place, en Europe, d’une monnaie unique vont provoquer, à partir des années 1990, l’instauration d’un encadrement européen des finances publiques françaises et une refonte du cadre budgétaire national.
- I - A l’origine des finances publiques : l’apparition de l’impôt
- II - Du Moyen-âge à 1789 : des finances publiques qui accompagnent la naissance de l’Etat moderne
- III - De la Révolution de 1789 à la chute de Napoléon : des progrès, mais une persistance de la crise financière
- IV - De la Restauration à la Première Guerre mondiale : les finances publiques classiques
- V - De la Première Guerre mondiale à la fin du XX° siècle : les finances publiques modernes
- VI - Les finances publiques aujourd’hui : un renouveau impulsé par la crise des déficits